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Épidémies et érosion de la biodiversité : ce qui doit arriver, arrive

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Vous l’ignorez peut-être mais le Covid-19, tout comme d’autres épidémies majeures (sida, Ebola, SRAS, etc.), est en lien direct avec la crise de la biodiversité. Il est en effet de plus en plus évident que la perte d’habitats naturels et de biodiversité facilite la propagation des zoonoses (maladies dont le réservoir de l’agent infectieux est un animal) qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’être humain. Parmi ces zoonoses, la majorité provient d’animaux sauvages.

C’est ce que nous rappellent en ce moment plusieurs experts dans les médias comme dans cet excellent article de The Conversation :

La destruction massive des milieux naturels (forêts tropicales, zones humides, etc.) expose ainsi des populations humaines à de nouveaux agents pathogènes : des animaux sauvages habituellement cantonnés aux milieux dans lesquels l’espèce humaine est quasiment absente. Idem avec certaines formes de médecine ou repas exotiques qui poussent à la chasse et au trafic d’espèces exotiques et sauvages. Le désormais célèbre Pangolin, espèce en danger et protégée, recherché pour sa viande et ses écailles, en est aujourd’hui un triste exemple dans l’épidémie de Covid-19.


La Nature est un rempart contre l’émergence de nouvelles pathologies d’origine virale

Alors que plus des deux tiers des maladies émergentes sont des zoonoses, il serait facile et simpliste de faire porter cette responsabilité aux animaux et du coup de provoquer un rejet de la nature. Bien au contraire, la Nature est un rempart contre l’émergence de nouvelles pathologies d’origine virale. Quand elle est en bonne santé bien sûr. « Les écosystèmes échappant à de brutales perturbations d’origine anthropique (comme la déforestation) sont (par nature) un rempart à l’émergence de nouvelles pathologies d’origine virale », explique Grégoire Lois, naturaliste au sein de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’Île-de-France. Ils sont plus susceptibles d’héberger des espèces ayant une diversité génétique élevée, un rempart anti-pathogène ».

Nous nous mettons ainsi doublement en danger : création de maladies émergentes et destruction d’une biodiversité fragile qui assume des rôles dans les équilibres naturels dont nous bénéficions.

Comme le conclut l’article de The Conversation, la solution est d’arrêter la destruction de l’environnement (la déforestation dans les pays du Sud notamment), le transport d’animaux exotiques et le commerce mondial de toute denrée ou espèce vivante.

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